Le 15 juin 2021, l’OCADES Caritas Nouna a réuni 142 leaders communautaires issus de Nouna et des villages de Dembo, Kombara, Toni, Digani. Il était question de les former sur la loi portant prévention et répression des violences à l’égard des femmes et des filles (VEFF). C’était dans la salle de conférence du Centre Badenya de Nouna.
« L’objectif de cette séance est d’insuffler une prise de conscience de toute la communauté locale sur le caractère intolérable et répressible des actes de violences basées sur le genre (VGB) et de VEFF pour l’arrêt du phénomène, de libérer la parole chez les victimes de violences en les incitant à se plaindre auprès des services compétents et en les accompagnant dans les démarches pour obtenir réparation », a expliqué la Sœur Constantine Konaté, responsable du programme Promotion de la Femme de l’OCADES Nouna. Elle a ajouté que l’initiative est soutenue par le Fonds commun genre financé par la Suède, la Confédération suisse, l’UNICEF, le Fonds des nations unies pour la population et l’Ambassade royale du Danemark. Ce fonds est géré par Diakonia et l’OCADES Nouna exécute le « Projet de renforcement du rôle et du statut des femmes et des jeunes victimes de violences et de discrimination au sein des communautés locales dans les provinces de la Kossi et des Banwa » dans le cadre de l’axe 1 du plan stratégique quinquennal allant de 2019 à 2023.
Représentant le Maire de Nouna, Nestor Barro a salué la pertinence de l’objet de l’atelier. Il a invité les bénéficiaires de la formation à y participer activement avant de procéder à l’ouverture des activités.
« L’égalité en droit entre l’homme et la femme s’est toujours posée dans toutes les sociétés et concerne tous les secteurs de développement. L’égalité entre les sexes, est un principe général du droit, consacré dans tous les instruments juridiques. Les femmes sont malheureusement toujours sorties victimes », a reconnu d’entrée le formateur Fissouonté Hien, Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Nouna. Après avoir rappelé les différents droits des femmes, il a fait cas des infractions et des peines y relatives. Il a précisément cité le rapt, les sévices et l’esclavage sexuels, les violences morales, l’accusation de sorcellerie, les mutilations génitales féminines, l’avortement, l’abandon moral et matériel du foyer, le refus de payer la pension alimentaire, l’exclusion familiale, le harcèlement, le viol, l’inceste et l’attentat tout en précisant les peines encourues selon les circonstances.
Pour le Procureur qui a évoqué quelques cas concrets, la dilatation des mœurs, l’Insuffisance de la protection des filles, les croyances traditionnelles, la pauvreté, la crainte de grossesse extra-union, le faible niveau de scolarisation et l’ignorance de la loi sont quelques causes du phénomène. Il a également déroulé les procédures de prise en charges des victimes et divulguer des modes de dénonciation des cas. En ce qui concerne les solutions, il a insisté sur la nécessité d’une bonne éducation dans notre société.
« La femme est l’épicentre du monde. C’est elle qui a reçu délégation divine sur terre de créer des hommes. Elle le nourrit et l’accompagne jusqu’à la mort. Il est ingrat de la soumettre à tous les traitements dégradants que nous observons tous les jours sans rien dire. La grande moitié du ciel et de la terre doit vivre, s’épanouir, prospérer et contribuer au bonheur de l’humanité » a lancé le Procureur pour terminer.
Issa Lazare Kolga
Timbanews.net
Une réponse
Cette séance est une excellente initiative à dupliquer au profit du maximum de responsables coutumiers et religieux.
Toutefois, il faut que la sœur KONATE travaille mieux la manière de présenter les objectifs de la session. C’est dit de façon brutale et trop directe. Ce qui peut braquer certains esprits qui ne sont déjà pas favorables à ce thème. Ce serait mieux de passer en revue certaines tares de notre société dans laquelle les femmes jouent pourtant un important rôle. Définir ensuite ce que l’on entend par « égalité entre hommes et femmes », …, avant de présenter les objectifs qui sont, en ce moment, justifiés et plus acceptables.
Par contre, j’ai beaucoup apprécié les arguments juridiques du magistrat (que personne n’oserait contester) et surtout sa belle conclusion.