Le phénomène des puits perdus a la peau dure à Nouna. La famille Kiékiéta au secteur 4 en a été victime ce 15 octobre 2021. A quand la fin de cette triste réalité ?
34 décès dus aux puits perdus, c’est la sombre statistique de 2017 à nos jours. Le dernier cas a eu lieu ce 15 octobre aux environs de 9 heures.
Âgé d’environ 5 ans, Yacouba Kiékiéta a accompagné son père dans la matinée pour les salutations d’usage en grande famille. De retour à la maison, le père a rejoint son jardin. Mais il ne pourra pas arroser ses plants. En effet, son téléphone a sonné et l’interlocuteur lui annonce que son fils est tombé dans un puits.
Selon l’oncle du petit innocent, il est ressorti avec un camarade. C’est ce dernier qui a couru informer des femmes. Les cris de ces dernières ont alerté les voisins qui ont accouru pour sauver Yacouba. Il a été alors sorti du puits qui est sans margelle dans une cour sans clôture. Conduit au centre de santé, il n’a pas pu être sauvé. Ainsi, les puits perdus ont encore tué !
En rappel, à Nouna, lorsqu’une personne acquiert une parcelle, la première des choses, c’est d’y creuser un puits. Cela indique que le terrain a un propriétaire et permet d’éviter les multiples ventes illicites. Car, il faut le dire, le marché de parcelle est un véritable mafia à Nouna. Une personne peut vendre la même parcelle à plus de deux acheteurs. C’est pour marquer leur territoire que les acheteurs y creusent des puits.
Mais au regard des conséquences de ces puits, il s’impose de trouver une autre formule pour signaler qu’un terrain est déjà acquis. Les actions du Tribunal de grande instance de Nouna qui lutte contre le phénomène pourra certainement changer la donne. En attendant, paix à l’âme du petit Kiékiéta.
Issa Mada Dama