C’est ce que l’on pourrait déduire du comportement de Wahab Traoré. Il est élève en classe de Cours élémentaire première année ( CE1 ) à l’école primaire publique de Kakin, village situé à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Nouna.
L’une des missions de l’école est de cultiver chez l’enfant l’amour de la patrie ainsi que le respect de ses symboles. En tout cas le petit Wahab semble avoir bien assimilé ses cours d’éducation civique. En effet, il a eu la belle initiative d’instaurer la montée des couleurs nationales chez lui. Un bâton tiré du tas de bois de cuisine de sa mère, du fil ramassé dans les objets usagés de la famille, un drapeau de fortune, et le tour est joué.
Chaque matin, avant de prendre le chemin de l’école, Wahab monte seul son drapeau en entonnant l’hymne national. De retour à la maison le soir, il procède à sa descente, là, souvent avec ses amis.
C’est dans la matinée du 15 février 2021 que nous avons remarqué l’œuvre du fils de Lassina Traoré. << Il m’a demandé une pioche pour creuser un trou dans la cour. Je pensais que c’était pour faire l’un des jeux qu’ils apprennent à l’école. Il y a ensuite planté un bois sur lequel il a attaché un fil que sa sœur avait utilisé pour attacher ses cheveux. C’est le lendemain matin que j’ai véritablement compris son dessein quand je l’ai vu monter le drapeau en chantant >>, nous a confié le père.
Ce 16 février, nous sommes retourné chez les Traoré afin d’assister à la montée des couleurs du petit Wahab. << C’est mon oncle Soumaila Traoré, Professeur d’Education physique et sportive ( EPS ), qui m’a donné le drapeau. Je l’avais toujours dans mon sac d’écolier. C’est alors que j’ai eu l’idée de le monter et le descendre chaque jour comme on le fait à l’école >>, nous explique-t-il, l’air tout innocent. Au regard de l’état presqu’en lambeaux de son << trésor >>, Wahab souhaite avoir un drapeau neuf.
Ce geste ne constitue peut-être qu’un jeu pour ce petit garçon. Mais il est d’une grande portée au regard du sentiment de fierté patriotique qui pourrait en découler. C’est aussi et surtout une interpellation à l’endroit de tous les Burkinabè au respect scrupuleux des symboles et des lois de notre cher Faso. Vive le pays des hommes intègres! La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Issa Mada Dama