Le 3 octobre 2020, Nouna, chef-lieu de la Kossi, a abrité une conférence publique animée par Ismael Ouédraogo, Directeur général de Burkina info. L’initiative est de l’ancien député sous la transition, Bakary Koné. Les échanges ont porté sur le thème « Jeunesse et participation électorale ».
Les prochaines élections présidentielles et législatives au Burkina Faso sont prévues pour le 22 novembre 2020. Si voter est un droit et aussi un devoir moral pour chaque citoyen, le constat est qu’une partie non négligeable des Burkinabè ne prend pas part aux échéances électorales. Il y a ceux qui ne se font même pas enrôler sur le fichier électoral et ceux qui s’y inscrivent sans faire usage de la carte d’électeur. Les raisons évoquées par les uns et les autres sont diverses mais tendent à se résumer au manque de confiance aux hommes politiques.
La conférence publique a donc été une opportunité pour la jeunesse de Nouna d’échanger sur la question de la participation électorale. Dans son exposé, le conférencier Ismael Ouédraogo a évoqué les raisons qui amèneraient certaines personnes à s’abstenir de voter avant d’appeler les jeunes à accomplir cet acte citoyen. « Les jeunes doivent aller écouter tous les candidats sans exception pour pouvoir bien discerner la qualité de leur programme et voter pour le meilleur d’entre eux. De toutes les façons, si vous ne votez pas, d’autres le feront et choisiront vos dirigeants », a-t-il dit. Pour lui, les jeunes ont toujours joué un grand rôle dans l’histoire du Burkina car ils ont été au-devant des différentes luttes. Comme preuves des actions menées par cette jeunesse pour la patrie, il a cité les manifestations lors de l’assassinat de Norbert Zongo en 1998, l’insurrection populaire d’octobre 2014 et la résistance au coup d’état de 2015. « En retour, poursuit-il, il faut que les acteurs politiques trouvent des alternatives aux difficultés que rencontrent les jeunes. Mais ces derniers doivent prendre leur responsabilité car rien n’est donné d’avance. Chaque génération assume son histoire ou la trahit et je suis convaincu que la jeunesse du Faso pourra relever les défis auxquels elle est confrontée au regard de la prise de conscience à travers l’accroissement des cadres de discussions et de réflexions entre jeunes. D’ailleurs, elle n’a pas le choix puisque personne ne viendra faire son combat à sa place ».
Ce rendez-vous du donner et recevoir a permis aussi aux jeunes de la Kossi de s’imprégner des tenants et aboutissants de la participation électorale de la population et aussi d’exprimer leurs préoccupations actuelles. Il s’agit entre autres de l’insécurité, du manque d’emploi et de l’insuffisance des infrastructures routières. En effet, la province est durement touchée par l’hydre terroriste qui a fait plusieurs victimes et des milliers de déplacés. Cette situation a également entrainé une chute de l’animation socio-économique et culturelle de la zone.
La mobilisation et les échanges ont donné satisfaction à Bakary Koné qui a organisé la conférence. « C’est à la demande des jeunes de Nouna que nous avons initié ce cadre de discussion. C’est précisément le leader d’une association de la ville, Adama Dama se nomme t-t-il, qui m’a exprimé le besoin. Mon but est atteint car non seulement les jeunes sont sortis en grand nombre pour écouter les messages de sensibilisation et de prise de conscience de Ismael Ouédraogo, mais aussi parce qu’ils ont soulevé beaucoup de questions d’intérêt », nous a-t-il confié.
En ce qui concerne la mise en application des différentes instructions et des bonnes initiatives générées grâce au débat, il a affirmé ceci : « C’est à la jeunesse de prendre sa destinée en main. Des messages ont été livrés, des visions ont été partagées et c’est aux bénéficiaires de les utiliser à bon escient. Quant à moi, je suis disposé à les accompagner en multipliant ces cadres de partage d’expérience et de formation ».
Issa Mada Dama