Le 27 juin 2020 a eu lieu la clôture du festival des masques de Pa. Ce rite coutumier marque le début de la saison pluvieuse. L’ambiance était de la partie.
Débuté le 25 juin 2020, le festival de masque de Pa, situé à 12 kilomètres à l’ouest de Nouna, a connu son dénouement ce 27 juin. Trois jours durant, le village a vibré au rythme des festivités. En ce qui concerne la cérémonie de clôture à laquelle nous avons assisté, le spectacle était des plus plaisants. Il y avait deux catégories de masques : les « côgou » ou les masques danseurs en langue marka assuraient le spectacle à travers des pas de danse soigneusement effectués au son des tam-tam et les « bouba » ou les masques protecteurs qui assuraient la sécurité des premiers ainsi que des lieux sacrés. Des fois, les « bouba » engageaient des courses poursuites à l’encontre des « spectateurs provocateurs ». S’en suivent le plus souvent des coups de fouet pas du tout agressifs et caractérisés par une sorte de plaisanterie entre les masques et l’assistance. Ce qui donne une ambiance particulière au festival. Aussi, lorsqu’un masque séduit les spectateurs par sa chorégraphie, ceux-ci lui manifestent leur admiration en lui offrant des pièces ou des billets de banque. Le masque doublait ainsi l’intensité de ses phases de danse en guise de remerciement.
Le festival des masques de Pa se déroule chaque année. Ce rituel témoigne non seulement de la richesse culturelle du village, mais favorise surtout la cohésion entre les différentes familles. La parenté à plaisanterie, le dialogue, les repas communautaires sont entre autres des pratiques qui se pérennisent grâce cette cérémonie. D’après l’un des responsables coutumiers de Pa, la fête des masques est surtout une tradition pour demander les bénédictions des ancêtres afin que règne la paix au village et également pour que la saison pluvieuse soit fructueuse pour le bien-être des habitants. « Nous leur demandons aussi de nous protéger contre les maladies et d’œuvrer pour la prospérité économique du village et du monde entier », a-t-il ajouté C’est une occasion qui réunit une centaine de griots en provenance des villages voisins. Ceux-ci retournent dans leurs familles respectives les mains chargées de vivres et d’espèces sonnantes.
Issa Mada Dama