« Au campus pour notre tour de grève », tel est le nom du roman de Gérard Ismaël Sanou. L’œuvre a remporté le prix de la meilleure révélation littéraire des « Trésors du Faso » de l’édition de 2016 pour le compte de la Boucle du Mouhoun et a été éditée par la même occasion. Ce qui a permis à son auteur, instituteur en service à la direction provinciale de l’éducation préscolaire, primaire, non formelle et de la promotion des langues nationales (DPEPPNF/PLN) de la Kossi de rejoindre le cercle glorieux des écrivains Burkinabè. Nous avons eu le plaisir de lui tendre le micro pour mettre nos lecteurs au diapason du contexte d’écrire du roman et de ses projets. C’était le 12 août 2020 dans les locaux de votre tribune d’information de proximité, Timbanews.net. Lisez !
Timbanews (TN) : Comment est née votre passion d’écrire ?
Gérard Ismaël Sanou (GIS) : Permettez-moi d’adresser mes encouragements à toute l’équipe de Timbanews pour le travail que la structure abat pour rendre visible la région de la Boucle du Mouhoun et particulièrement la province de la Kossi. Pour revenir à votre question, il faut retourner dans mes années de collège au Charles Lwanga de Nouna qui était le seul établissement secondaire dans la province. Des élèves venaient de divers horizons pour y étudier. Ainsi, j’ai eu la chance d’être ami avec l’un deux dont la particularité était qu’il s’exprimait bien en français (Remy Sanou, se nomme-t-il). Aussi, recevait-il régulièrement les journaux (Kouakou et Kalao » qu’il me prêtait et que je lisais. C’est ainsi que j’ai commencé à m’intéresser à la littérature. Alors, je peux dire que ma passion d’écrire est née de ma passion de lire.
TN : A propos de votre œuvre « Au campus pour notre tour de grève », parlez-nous des circonstances dans lesquelles vous l’avez écrite.
GIS : Après ma formation d’instituteur, j’ai rejoints la brousse pour exécuter la tâche pour laquelle j’ai été formé. Le calme et la solitude au village m’ont amené à me replonger dans la lecture. C’est à force de lire que l’idée d’écrire est née. Alors, je me suis inspiré de mes souvenirs du campus pour écrire ce roman.
TN : Le roman a remporté un prix aux « Trésors du Faso » en 2016. Parlez-nous-en.
GIS : C’est avec une immense joie que j’ai reçu ce prix. En fait, lorsque j’ai terminé l’œuvre manuscrite, j’ai approché des éditeurs. Mais ce n’était pas facile pour l’éditer. Alors je l’ai rangée. Lorsque j’ai appris le lancement du concours les « Trésors du Faso », j’ai postulé. Les clauses du concours incluaient l’édition des œuvres primées. Mais là aussi, ça n’a pas été facile à cause des changements de Ministre en charge de la culture, des arts et du tourisme (3 Ministres se sont succédés dans un temps record à l’époque). J’ai dû faire des interpellations sur les réseaux sociaux et l’édition a ensuite été faite comme prévu et le roman est sur le marché.
TN : Avez-vous d’autres œuvres ?
GIS : J’ai eu un professeur passionné de poésie, Clément Bationo dont je salue la mémoire. Il nous entrainait à écrire des petits poèmes entre voisins de classe. Moi j’y ai pris du goût et cela a créé une inspiration poétique qui ne m’a jamais quitté. Je possède aujourd’hui un recueil de poèmes, un recueil de nouvelles et un deuxième roman qui n’attendent que l’édition. Ce sont des questions financières qui les gardent dans les tiroirs pour le moment. En plus de ces œuvres, j’ai des projets sur lesquels je réfléchis. Il s’agit du domaine du conte et aussi du théâtre.
TN : Votre mot de la fin.
GIS : J’invite les Burkinabè à lire car c’est la clé du savoir. J’adresse aussi mes encouragements à tous ceux qui se sont lancés dans l’écriture. Je vous remercie pour l’opportunité que vous m’avez offerte de partager ma passion et souhaite bon vent à votre journal.
Issa Mada Dama