En faisant le tour de la ville de Nouna nous constatons la présence de bon nombre d’enfants dont l’âge est inférieur à 15 ans dans les ateliers de mécanique. C’est l’amour pour ce métier qui serait la cause de cette situation. Lisez plutôt.
Le vendredi 19 Juillet, nous avons fait le tour de certains ateliers de mécanique de la ville de Nouna. Objectif : échanger avec les enfants qui se lancent dans l’apprentissage de la mécanique moto et vélo. Les motivations diffèrent d’un enfant à l’autre. << Je suis venu apprendre la mécanique car j’aime vraiment ce travail. Je ne suis pas allé à l’école, au lieu de rester à la maison sans rien faire, j’ai décidé de venir dans l’atelier de mon grand frère pour l’aider et aussi pour apprendre >>, nous dit Kindo Yacouba, 09 ans.
D’après lui tout va très bien. Bien qu’il a commencé il y a moins d’un an, il peut déjà réparer un vélo et aide aussi son patron à serrer les écrous des motos. Il se dit très content car son patron lui apprend beaucoup de choses. Kindo Sabane, grand frère et patron du petit apprenant, nous rassure également que tout va très bien. << Le petit apprend vite et on sent qu’il aime vraiment ce métier, donc c’est avec grand plaisir que je lui transmets ce que je sais. C’est un enfant qui se concentre sur le travail et ne s’amuse pas. Il veut vraiment apprendre donc je lui souhaite beaucoup de courage ».
Kindo Sabane
Kanazoé Abdoul Aziz, 14 ans et élève en classe de 5e, nous fait aussi part de ses raisons. Pour lui, c’est la fermeture des classes causée par la situation sanitaire qui l’a amené à venir apprendre la mécanique. Comme lui, plus d’une dizaine d’autres enfants sont dans l’atelier de mécanique de Soro Drissa. C’est une grande famille qu’il nous a été donné de constater dans cet atelier au regard de la bonne humeur qui y règne entre apprentis et patron.
Kanazoé Abdoul Aziz
Abdoul Aziz Kanazoé ainsi que les autres enfants ont un seul rêve : maîtriser la mécanique et pouvoir s’en servir au cas où l’école ne marchera pas. Mais toute fois ; ils nous rassurent que cet apprentissage n’aura aucun effet négatif sur leurs études à la rentrée prochaine. Ils saluent et remercient leur patron qui, malgré leur grand nombre, leur apprend à exceller dans la mécanique.
En quelques mois d’apprentissage, Abdoul Aziz Kanazoé dit être capable de monter le piston, raccourcir les chaines et faire la vidange d’une moto.
Bado Zaïd, 11 ans et en classe de CM1 est dans le même atelier. « Depuis deux ans environ, chaque vacance, je viens ici pour apprendre la mécanique. A cause de la situation sanitaire qui a entrainé la fermeture des écoles, je suis venu un peu plus tôt cette année », nous a-t-il expliqué avant d’ajouter : « Je m’en sors bien. Au-delà de ce que j’apprends, je suis aussi heureux du fait que nous formons une famille ici ».
Bado Zaïd
<< J’ai plus d’une dizaine d’enfants dans mon atelier. Certains sont venus apprendre à cause de la fermeture des écoles et d’autres sont là car ils ont quitté l’école >>, nous dit Soro Drissa, patron de Kanazoe Abdoul Aziz.
Soro Drissa
« Ce n’est vraiment pas simple avec autant d’enfants mais je fais de mon mieux pour leur transmettre ce que je sais », ajoute-t-il. Il rassure que ces enfants travaillent et apprennent bien. Pour les encourager, il leur donne souvent de quoi payer du savon pour laver leurs habits. Il salue leur bravoure et les encourage à persévérer car la mécanique est un métier qui nourrit son homme.
Issa Mada Dama
Aristide Sow (Stagiaire)