Le Réseau des vaillantes éducatrices du Burkina Faso (REVE-BF) a commémoré en différé la 164e Journée internationale des droits de la Femme les 26 et 27 mars 2021 à Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun. Visites de courtoisie aux autorités, don de sang et conférence publique sur le thème du 08 mars 2021 sont les activités qui ont marqué cette célébration.
Le REVE-BF a vu le jour le 30 juin 2020 grâce aux efforts conjugués de 12 enseignantes partageant le même idéal en faveur des enseignantes en particulier et de la femme éducatrice en général au Burkina Faso. Il a pour mission de promouvoir les droits de la femme en général et, ceux de la jeune fille en particulier puis de contribuer à l’épanouissement et à la valorisation des enseignantes du préscolaire, primaire, post primaire et secondaire du Burkina Faso sur les plans social et professionnel.
La structure à mené plusieurs activités dans la cité de Bankuy dans le cadre de la célébration en différé du 08 mars 2021 dont une conférence sur le thème : « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives ».
Venues des quatre coins du Burkina pour l’occasion, les femmes du REVE-BF ont marqué d’une pierre blanche, cette commémoration en différé de la journée qui est la leur. Le 26 mars, ces vaillantes éducatrices ont rencontré les autorités de la région afin de leur décliner les différentes actions que mènent le REVE-BF à travers le pays et plaider auprès de celles-ci pour la défense des droits de la femme et de la jeune fille. La clôture de cette célébration intervenue le samedi 27 mars a connu une forte mobilisation des autorités et de la population sorties massivement pour communier avec les organisatrices. Réunies dans la salle des fêtes de la Mairie de Dédougou, l’autre moitié du ciel a prêté oreilles attentives au Conférencier Abass Sawadogo de la Direction régionale en charge de la femme de la Boucle du Mouhoun.
L’ouverture de la conférence a été marquée par des allocutions ponctuées de prestations d’artistes.
Madame Alima Sangaré/Galboni, 1ère adjointe au maire de la commune de Dédougou a, au nom du conseil municipal de Dédougou adressé, la chaleureuse bienvenue et un agréable séjour aux membres du REVE-BF. Tout en les remerciant pour le choix porté sur la cité de Bankuy, mme le Maire a salué la pertinence du thème de la conférence. Elle a exhorté par la même occasion les acteurs de développement intervenant dans la commune à savoir les autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses à s’investir pleinement pour l’épanouissement de la femme. Car << il est admis qu’aucun processus de développement ne pourrait aboutir sans l’implication réelle des femmes >> a-t-elle soutenu.
La marraine, Anne Sakandé/Tamini, Conseillère pédagogique itinérant à la retraite au nom des parrains, n’a pas manqué de saluer l’initiative des vaillantes éducatrices. Elle a émis le vœux de voir le Réseau s’agrandir tout en invitant les membres à rester unies et marcher d’un même pas pour l’atteinte de leurs objectifs.
<< Investir dans la femme, c’est investir dans la nation toute entière car c’est sur elles que repose l’avenir de l’humanité et la solution à la paix et à la cohésion sociale. En tant qu’éducatrices vous pouvez pleinement contribuer à façonner un monde dans lequel les femmes pourront mieux participer >>, a lancé le patron de la cérémonie, Gnénilé Kandenza, Directeur régional de l’Education préscolaire primaire et non formelle de la Boucle du Mouhoun. << L’avenir des hommes et des sociétés se tissent entre vos mains. En cela, vous pouvez grandement contribuer à faire changer les mentalités et faire adopter depuis l’école, des attitudes favorables à l’émancipation et à la liberté de la femme >>, a-t-il ajouté.
La conférence
Après avoir évoqué l’importance du thème, Abass Savadogo, Administrateur des affaires sociales à la direction régionale de la femme de la Boucle du Mouhou, a défini les concepts d’inclusion financière, de technologie financière et de développement économique de la femme. Il a ensuite fait l’état des lieux de l’inclusion financière au Burkina Faso.
A propos de l’intérêt de cette inclusion financière et du numérique pour la femme, Abass Savadogo pense qu’il faut agir sur la digitalisation, l’éducation financière et les dispositifs de fonds garantis.
En ce qui concerne les obstacles de ce processus, il a relevé la préférence du cash, l’accès limité à la connectivité et des points de service dans les zones rurales, le faible niveau en matière de maîtrise des outils digitaux et l’analphabétisme.
Il a par la suite évoqué les stratégies et les actions menées par l’État burkinabè en faveur de l’inclusion financière des femmes. Le Conférencier n’a pas manqué de faire cas des défis et des perspectives sur le sujet.
<< Qu’elles travaillent à la maison ou à l’extérieur, qu’elles soient employées ou indépendantes, l’inclusion financière fournit aux femmes les outils pour accumuler des biens, générer des revenus, gérer les risques financiers et participer pleinement à l’économie nationale >>, a-t-il conclu.
Un don de sang a également été initié par le REVE-BF. Ce geste de bonne foi s’est déroulé au CHR de Dedougou dans la matinée du 27 mars.
Madame Salimata Dabal, modératrice de la conférence a également salué l’initiative du REVE-BF en faisant de leur journée un moment de partage, de formation et de sensibilisation. L’inclusion financière étant une dynamique dans laquelle tout le monde est engagé, la Secrétaire général de la région a invité toutes les femmes à se l’approprier en sauvant les avantages et en minimisant les risques.
Au sortir de la conférence, le Co-parrain Ali Pikissi Toé, Directeur provincial de l’Education préscolaire primaire et non formelle du Mouhoun, s’est réjoui de ce cadre de réflexion initié par le REVE-BF. De ses termes, la nécessité d’accompagner les Educatrices pour l’atteinte de leurs objectifs s’impose à tous. << L’école doit être un tremplin pour booster l’inclusion financière en impliquant l’enfant dès le bas âge dans cette manipulation de l’outil informatique >>, a-t-il insisté.
Nomwendé Franceline Sawadogo, présidente du REVE-BF, a déclaré ceci : << Cette année, nous avons décidé de fêter le 8 mars autrement en initiant une conférence sur le thème national. Nous sortons très bien édifiées car l’inclusion financière par le numérique se présente comme une nécessité dont il faut s’approprier de l’outil informatique pour une inclusion financière effective >>. Elle a conclu en remerciant les autorités qui les ont accompagnées tout en confiant que le renforcement des capacités des membres du réseau à travers des journées de réflexion sera au cœur des prochaines commémoration du 08 mars.
Le clou de la commémoration est intervenue sur le terrain des Écoles Centre de Dédougou où après un repas communautaire, un match de gala a opposé les Educatrices aux agents féminins de la Santé. C’est l’équipe de la Santé qui l’a remporté. Rendez-vous a été pris pour l’année prochaine.
En rappel, cette célébration en différé du 8 mars a été patronnée par Yénilé Kadinza, Directeur régional de l’Education préscolaire, primaire et non formelle de la Boucle du Mouhoun, présidée par Innocent Stanislas Tuina, Directeur régional de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire de la Boucle du Mouhoun, co-parrainée par Denis Vimboué, Directeur régional des Enseignements post primaire et secondaire de la Boucle du Mouhoun, Pikissi Ali TOE, Directeur provincial de l’Education préscolaire, primaire et non formelle du Mouhoun et d’Anne Sakandé/Tamini, Conseillère pédagogique itinérant à la retraite.
Issa Lazare KOLGA