L’OCADES Caritas Dédougou a commémoré ce 12 juin 2021 à Dédougou la journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants. Ponctuée par plusieurs activités, la célébration de cette journée a servi de cadre pour l’organisation catholique pour le Développement et la solidarité ( OCADES) de faire un plaidoyer en mobilisant les enfants concernés par cette journée, mais aussi à tenir un atelier de sensibilisation sur les pires formes de travail des enfants particulièrement dans les champs de coton.
Présidée par Madame Salimata Dabal, secrétaire général de la région de la Boucle du Mouhoun, la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants lancée par l’Organisation Internationale du Travail( OIT) s’est tenue dans la salle polyvalente Monseigneur Judes Biccaba de Dédougou. Cette journée spéciale pour la cause des enfants a été pleinement célébrée ce samedi 12 juin 2021 sous le thème ‘’Agir maintenant : mettre fin au travail des enfants’’. Plusieurs activités ont été proposées par le projet PATEC et ses partenaires financiers dont SOLIDAR Suisse. Les enfants au premier rang, les Organisations de la Société Civile(OSC), les services et les structures techniques intervenant dans la protection de l’enfant ont participé aux activités commémoratives de cette journée.
Le glas de la commémoration fut donné dans un premier temps par des coups de sifflets dans la matinée pour un cross populaire de tous les participants avec les enfants qui ont apporté un message au gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun. Ces enfants, victimes du travail infligé par les adultes ont plaidé pour que toutes les structures partie prenante de la protection de l’enfant s’impliquent davantage surtout pour une prise en compte des besoins spécifiques des enfants.
La représentante des enfants, Bombiri Esther, élève de l’école primaire de Tionkuy A a lancé ceci : « En cette journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants, nous, enfants de la région de la Boucle du Mouhoun disons non et non aux pires formes de travail des enfants, notamment l’exploitation des enfants dans les champs de coton. Chers parents, mettez plus l’accent sur notre éducation morale, intellectuelle et physique et nous impacterons positivement notre société de demain ».
Après le cross populaire marqué par le plaidoyer des enfants, une adresse au gouverneur, les participants ont été invités à prendre part à un atelier de sensibilisation. Dans l’élan de la lutte contre le travail des enfants, l’OCADES CARITAS à Dédougou met en œuvre un projet dénommé ‘’Promotion de l’Abandon du Travail des Enfants dans le secteur du Coton au Burkina Faso ( PATEC). Ce projet a joué sa partition et continue d’œuvrer à amener l’ensemble des acteurs à adopter des comportements favorisant la réduction de l’exposition des enfants aux travaux dangereux dans les champs de coton.
Au cours de l’atelier deux communications ont été livrées aux participants dans le but d’insister sur la sensibilisation. Le premier exposé a porté sur l’état des lieux du travail des enfants dans la région de la Boucle du Mouhoun. Selon le communicateur le travail des enfants est une préoccupation majeure dans la région de la Boucle du Mouhoun. Il reste, un frein, un obstacle, une barrière pour la scolarisation des enfants. On retrouve les enfants âgés de moins de 18 ans sur les sites d’orpaillage, dans les campagnes aux champs et dans les centres urbains. Jean Bado de l’inspection du travail définit le concept de l’enfant comme suit : « L’enfant est toute personne qui est âgé de moins de 18 ans. » Il a poursuivit en expliquant le terme travail des enfants comme : ‘’ Toute activité entreprise par une personne de moins de 18 ans rémunérés ou non, dangereuse ou inappropriée à son âge à sa scolarisation ou à son développement morale, physique, psychologique.’’
En insistant sur le travail des enfants, il a énuméré les pires formes de travail des enfants. Pour l’inspecteur de travail ce sont toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues mobilisant les enfants, la vente ou la traite des enfants, la servitude pour dette, le travail forcé, l’utilisation d’un enfant à des fins de prostitution et à la pratique d’activités illicites.
Dans la région de la Boucle du Mouhoun, les enfants sont surtout utilisés dans le secteur de l’agriculture, surtout qu’elle est à prédominance agricole. Selon les statistiques par région, la Boucle du Mouhoun est classée troisième région dans la pratique avec 165 001 enfants travailleurs après Bobo Dioulasso et Ouagadougou.
Le second communicateur, monsieur Sarambé Adama Gilbert par ailleurs coordonnateur du projet ‘’ Promotion de l’Abandon du Travail des Enfants dans les Champs de Coton. ‘’ Monsieur Sarambé a rappelé le contexte de la mise en œuvre de ce projet. Tout est parti d’une étude de l’environnement agricole. Le constat qui a été fait est qu’il existait des exemples de pires formes de travail des enfants dans les champs de coton. Pour le coordonnateur et ses collaborateurs l’objectif de ce projet n’est pas d’empêcher la production du coton mais plutôt d’accompagner à une production saine du coton qui protège les enfants et assure leur avenir. A en croire le coordonnateur, des résultats très intéressants ont été atteint. « Nous sommes partis de la sensibilisation en mettant à nu l’état des lieux, nous avons aussi identifié des acteurs ciblés qui ont été sensibilisés à travers le théâtre forum et radiophonique pour que les gens puissent appréhender le message. Aussi nous avons accompagné les mamans des enfants à initier des activités rémunératrices de revenus. »
Il a poursuivit en ces termes : « Nous avons adopté avec les paysans les technologies de production du fumier organique. A ce jour tous les producteurs sensibilisés savent produire le bokhasi qui est un engrais biologique et ils savent aussi produire l’engrais liquide. La première phase étant finie en 2020, nous sommes à la deuxième phase qui coure jusqu’en décembre 2021. L’activité d’aujourd’hui se veut un arrêt pour mettre fin au travail des enfants dans la Boucle du Mouhoun, voire aux pires formes de travail. »
Pour gagner le combat contre le travail des enfants, l’abbé André Toé, Secrétaire exécutif diocésain de l’OCADES Caritas Dédougou plaide pour l’utilisation de la main d’œuvre adulte plus adaptée surtout dans les champs de coton où des pesticides sont utilisés. De façon consensuelle au sortir de l’atelier, les participants à l’atelier de sensibilisation à l’instar de Derra Adama sont favorables pour le retrait des enfants impliqués dans les pires formes de travail.
Pour être exhaustif et lutter efficacement selon les techniciens de la direction régionale du travail et de la protection sociale, il faut assurer l’accès des enfants à la scolarité et les maintenir à l’école. Il faut susciter la mobilisation sociale autour de la problématique des pires formes de travail. Il faut susciter l’intégration d’action de lutte, en créant une synergie d’action afin de disponibiliser des ressources financières aboutir à même d’atteindre des resultats probants.
D-BENEVENIT
Timbanews.net