Auteur du morceau à succès << Humanité troublée >> dans lequel il dénonce les tares de la société, Wedhyack ne va pas bien actuellement. Sa situation a été beaucoup évoquée ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Yacouba Zossin Sanou, plus connu sous le pseudonyme Capitaine Sanou, n’est pas resté indifférent face ce triste sort que la vie a réservé à cet homme talentueux qui a écrit de très belles pages de l’histoire musicale de notre pays et du continent africain. Enseignant et acteur culturel dans la Kossi, le Capitaine Sanou a lancé un SOS pour appeler les bonnes volontés au secours de l’ancienne gloire du mouvement rap. Il a effectué le déplacement sur Ouagadougou où il a séjourné du 14 au 15 mars 2021 afin de s’enquérir de la situation réelle de l’artiste. Nous vous proposons l’interview qu’il nous a accordée à son retour à Nouna.
1. Qui est Wedhyak pour vous ?
Je vous remercie pour l’occasion que vous m’offrez de parler d’un pionnier. C’est toujours un plaisir immense de parler de Wedhyak. A l’etat civil il s’appelle Ouedraogo Hyacinthe. Pour moi Wed est le symbole du rap burkinabé. On se rappelle des années 2003 et 2004 où tout jeune, déjà on fredonnait ses chansons : Humanité troublée, la voix des martyrs, wed est là, ghetto tentation etc. Il est tout simplement le meilleur de sa génération. Je ne le connaissais pas en dehors du monde musical.
2. Comment est née votre initiative de lancer un sos en faveur de Wedhyak ?
L’initiative m’est venue suite à une de ses photos recentes qui circulait sur la toile. Il etait méconnaissable. Ceux qui l’ont connu en son temps ne peuvent que verser des larmes. Physiquement, il est mal en point. Moi j’ai toujours cru qu’il était à l’extérieur. Pourtant il est là et il souffre dans son corps et dans son âme. Alors j’ai eu l’idée de lancer un SOS pour le sortir du gouffre. J’avoue que je n’ai même pas mesuré l’ampleur que mon initiative allait prendre. Dieu merci, juste 15 minutes après ma première publication, il y a eu beaucoup de réactions. Ses amis et connaissances vivants au pays ou à l’extérieur m’ont contacté pour s’assurer que c’était vraiment Wedhyak. De partage en partage, le post est devenu viral sur la toile. Tout tourmait dans ma tête. Mais, je ne pouvais pas accepter les dons sans connaitre la famille de l’intéressé. Une de ses amies qui vit en France a fait de cette action une affaire personnelle. C’est elle qui m’a beaucoup encouragé à faire le déplacement sur Ouaga pour m’enquerir des réalités de l’artiste. Ainsi, dans la matinée du dimanche 15 mars 2021, je me suis rendu à la capitale burkinabè pour rencontrer l’artiste.
3. Vous avez échangé avec l’artiste et sa famille. Faites-nous un résumé de sa situation actuelle.
Effectivement j’ai été accueilli par son frère cadet Moïse Ouedraogo. Avec lui nous avons sillonné les artères de la Patte d’oie à la recherche de Wedhyack. Vu sa situation instable, je ne pensais pas du tout le voir de si tôt. Mais à peine 30 minutes de recherche, nous avons aperçu Wed. Ce que je retiens, c’est qu’actuellement, Hyacinthe n’est pas le même que nous avons connu. Physiquement très amaigri, moralement abattu, psycholiquement touché, bref il souffre. Quand il a appris que j’étais venu de Nouna rien que pour le voir, il ne s’en revenait pas. Rapidement, nous sommes devenus des vrais complices. Sa situation actuelle est le résultat d’une série de déceptions. Il se rappelle de tout surtout de qui il est. C’est avec un ange que j’ai passé 48 heures, je vous assure. Wed est dépressif, mais il est récupérable. J’ai aussi senti que ma présence lui a fait beaucoup de bien. C’est ce qu’il m’a avoué également.
4. Avez-vous de bonnes perspectives le concernant ?
Nous demandons toujours à toutes les personnes physiques ou morales de nous soutenir à relever ce défi. Les soutiens sont recevables par orange money aux numéros suivants : 77 88 96 76 Yacouba Sanou,