J’ai eu l’honneur d’être invité au Collège Charles Lwanga (CCL) de Nouna le 13 décembre 2024 pour partager ma petite expérience journalistique avec les élèves à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo. C’était aux côtés du doyen Jean Chrysostome Traoré de la radio Kantiguiya. Une élève a posé cette question gênante : « Le journalisme nourrit-il son homme ? », a-t-elle demandé.
Souvent tu manques de 500 f pour honorer les frais de condiments à la maison hein. Mais dehors, tout le monde pense que tu es à l’abri du besoin. L’homme populaire vit généralement dans un monde d’apparence. L’argent que tu n’as pas, on pense que tu as ça. Le pouvoir que tu n’as pas, on pense que tu as ça. Le bonheur qu’on pense que tu as, tu n’as pas ça. Le problème est que même si tu exposes tes soucis à quelqu’un, il pense que tu te moques de lui, et même s’il a la possibilité de t’aider, il ne va te prendre au sérieux. Voici ce qu’une star, je parle de l’une de mes idoles, Smarty, a publié récemment : « On est pas riche parce qu’on est populaire ».
Hier, j’ai voulu effrayé la galère. Comme un Bwaba saoulé et qui est allé à la maison trouvé que sa femme n’a pas preparé riz gras. Je suis allé demandé le prix d’un portable dernier cri. En fait, j’étais frustré parce qu’un jour, j’ai publié des photos prises la nuit et un abonné a commenté en disant ceci : « Il faut revoir votre caméra » car les photos étaient floues. Pendant qu’on m’a dit que le portable coûte 250 000, un jeune est arrivé. Il voulait des écouteur de 500 f mais à crédit pour un portable qui n’est même pas android. J’ai vite oublié mes soucis et j’ai fais en sorte qu’il aie les écouteur cadeau. Cela m’a rappelé la condition humaine. As-tu déjà fait une journée complète sans manger pendant que tu as des proches qui sont entrain de construire leur 3e maison ? Faut-il que quelqu’un abandonne son projet d’acheter une voiture pour aider quelqu’un qui a besoin d’argent pour se soigner ? Ceux qui sont faibles comme moi connaissent cette souffrance. Moi j’ai eu mon premier vélo provisoire à 19 ans dans la circonstance où un chef de famille n’avait plus de nourriture et est venu garantir le vélo chez mon papa pour avoir 20 000 f en attendant de revenir chercher son vélo. Mon père a aussi prêté les 20 000 f pour le satisfaire hein. Après la saison agricole, il a remboursé et a récupéré son vélo. Aujourd’hui, j’ai une moto et je veux une voiture…
Le journalisme qui m’a rendu un peu populaire et m’a ouvert plusieurs portes, pas les moindres, je l’avoue. J’ai même vu IB deux fois face à face. Je dois ma petite célébrité à de nombreuses personnes qui se reconnaîtront. Mais il arrive souvent de manquer de l’argent du carburant de ma moto. De toutes les façons, si je devrais choisir entre la richesse et la célébrité, je choisirais l’amour. C’est parce que je suis un garçon perdu qui est à la recherche d’un me pour l’ajouter à mon Mada.
Issa Mada Dama
Timbanews.net